Le gouvernement belge ne respecte pas le délai fixé pour le CSRD

Le gouvernement belge ne respecte pas le délai fixé pour le CSRD

Août 2024 - La directive CSRD exige que les entreprises rendent compte de leur impact humain et environnemental à partir de 2024. Malheureusement, le gouvernement belge n'a pas respecté le délai de transposition de cette directive dans la législation nationale.

Au printemps 2024, la date limite pour le premier rapport du CRSD a été fixée. Les entreprises soumises à l'obligation de déclaration au titre du CSRD doivent commencer à se préparer à cette obligation en temps utile.

La directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) fournit aux entreprises un cadre normalisé pour mesurer et communiquer leur impact environnemental, social et de gouvernance (ESG). En promouvant la transparence, le CSRD aide les entreprises à assumer la responsabilité de leurs actions et à informer les parties prenantes de leurs efforts en matière de développement durable. Cela favorise la confiance et la loyauté des clients, des investisseurs et des autres parties prenantes. Il stimule également la compétitivité et l'innovation.

Quelles sont les entreprises qui retiennent l'attention ?

  • Êtes-vous une entreprise cotée en bourse (grande entreprise) ou une entreprise d'intérêt public ? Le rapport de 2025 sur l'exercice 2024 s'applique alors.

  • Êtes-vous une grande entreprise (chiffre d'affaires net > 50 millions d'euros et/ou total du bilan > 25 millions d'euros et/ou > 250 employés) ? Tenir compte ensuite de la déclaration en 2026 pour l'exercice 2025.

  • Êtes-vous une PME inscrite sur la liste ? Dans ce cas, la déclaration en 2027 pour l'exercice 2026 s'applique

  • Faites-vous partie (en tant que PME) de l'écosystème (en tant que fournisseur, client, partenaire...) d'une entreprise appartenant aux trois premières catégories ? Vos efforts seront alors pris en compte dans leur rapport

Processus complexe d'identification des matérialités

Le processus d'identification de la matérialité dans les rapports de CSRD sur le développement durable implique une analyse approfondie des facteurs internes et externes afin de déterminer les principaux problèmes de développement durable qui affectent l'entreprise et ses parties prenantes. Il s'agit notamment d'identifier les questions environnementales, l'impact social et les pratiques de gouvernance pertinentes pour les activités de l'entreprise et les parties prenantes, puis d'élaborer des stratégies ciblées pour y remédier.

L'ensemble du processus d'identification de ces matérialités - y compris leur conversion en actions et en processus avec des indicateurs de performance clés de données démontrables - est à la fois long et complexe. Ce cycle peut durer de six à huit mois.

L'échéance de juillet 2024 n'est pas respectée

Plus de 2 000 entreprises belges devront attendre plus longtemps que prévu une feuille de route définitive pour rendre compte du caractère durable de leurs activités et des efforts qu'elles déploient pour l'améliorer. La raison ? Le gouvernement fédéral de notre pays n'a pas respecté le délai du 6 juillet 2024 (pour transposer la directive européenne CRSD en droit national). En conséquence, les entreprises belges ont dû continuer à établir leurs rapports selon les lignes directrices nationales existantes plutôt que selon les nouvelles normes européennes.

Cette situation crée beaucoup d'incertitude pour les entreprises belges, car elles ont dû continuer à respecter les normes actuelles tout en se préparant aux exigences plus strictes qui entreront en vigueur plus tard. En particulier, il subsiste une ambiguïté quant au suivi des nouveaux rapports sur le développement durable. L'avant-projet de loi prévoyait que les rapports devaient être contrôlés par un auditeur pendant les trois premières années, après quoi d'autres parties, telles qu'un auditeur, pourraient également s'en charger.

Le fait que la Belgique n'ait pas adopté la loi sur le CSRD ne signifie pas que les entreprises sont complètement aveugles en ce qui concerne leurs rapports sur l'environnement. En tout état de cause, le gouvernement belge travaille sur un plan visant à mettre en œuvre la nouvelle législation dès que possible, mais reconnaît qu'il y a des défis importants à relever.